La Nouvelle-Zélande championne du monde 2015 de rugby. Panoramic
La Nouvelle-Zélande championne du monde 2015 de rugby. Panoramic

Nous entamons une année 2016 pleine de promesses, rythmée par un été incroyablement sportif avec, entre autres, l'Euro de football en France, le 103e Tour de France et les Jeux olympiques de Rio. Mais avant de tourner définitivement la page de l'année 2015, revenons sur les grandes dates du sport mondial qui ont rendu cette saison historique.

1er février 2015 : Cinquième titre planétaire pour les Bleus du handball

HANDBALL - Bronzés, Barjots, costauds, experts, maîtres… surnommez-les comme vous voulez. Les générations de handballeurs français se suivent et se ressemblent. Les résultats sont les mêmes. La manière, elle, évolue sans cesse. Se modernise, dira-t-on. L’Équipe de France de hand décroche à Lusail, après avoir battu le Qatar en finale, son cinquième titre de championne du monde. Vingt ans après le triomphe de Richardson et consorts qui lançait une formidable histoire. De quoi offrir une sortie de rêve à son capitaine et meilleur marqueur, Jérôme Fernandez. Avant de vaincre à l’expérience le pays hôte (25-22), les Bleus ont fait preuve de maîtrise en demi-finale face à leur ennemi de toujours, l’Espagne (26-22). La bande à "Titi" (Omeyer, ndlr), ce dernier auteur d'un championnat exceptionnel (encore un !), est parvenue une fois de plus à tout rafler. Le Qatar fut le théâtre de la reconquête universelle de cette troupe dorée, à nouveau détentrice des trois couronnes avec les titres olympique, européen et mondial. Il eut fallu pourtant réussir le passage de témoin, après les échecs de 2012 (championnat d’Europe) et de 2013 (championnat du monde). Mais les anciens: Karabatic, Narcisse, Fernandez, Guigou, et les derniers venus: Grebille et Porte, ont relancé la machine à gagner. Qualifiée d’office grâce à sa victoire, la France vise maintenant l'or olympique à Rio. L'exploit est de taille, être la première nation à conserver deux fois de suite son titre aux JO.

6 juin : Barcelone, de nouveau sur le toit de l’Europe

FOOTBALL - Comme une évidence. Vainqueur à trois reprises depuis 2006 de la plus prestigieuse des compétitions européennes, le FC Barcelone a ajouté une quatrième Ligue des Champions en dix ans à son riche palmarès. La cinquième au total avec celle de 1992. Pendant toute l'année civile 2015 et particulièrement en C1, le Barça s’est montré ultra-dominateur. Certes, moins lors de la finale face à la Juventus (3-1) que contre le Paris Saint-Germain (5-1 en score cumulé sur les deux matches) en quarts ou le Bayern Munich (5-3) en demi-finale. Les Blaugrana sont parvenus difficilement à venir à bout d'une Juventus vaillante, au Olympiastadion de Berlin. Des réalisations signées Rakitic dès l’entame, Suarez en écho à l’égalisation de Morata et enfin Neymar ont envoyé définitivement le Barça sur le toit de l’Europe et permises à la génération Xavi-Iniesta-Messi de reconquérir un trophée qui lui échappait depuis 2011. Quatre ans, c’est long pour ce Barça-là, emmené par ce qui ressemble au meilleur trio offensif de l’histoire du foot: Messi, Suarez et Neymar (MSN). 137 buts à eux trois sur toute l’année civile 2015. Trois semaines avant la Coupe aux grandes oreilles, Barcelone soulevait un 23e championnat d’Espagne. Une 27e Coupe du Roi suivra. Si l’Athletic Bilbao empêcha Luis Enrique et ses hommes de réussir un sextuplé, comme celui réalisé en 2009, en les privant de Supercoupe d’Espagne (4-0, 1-1), Barcelone a garni sa vitrine à trophées par une Supercoupe d’Europe en août et un Mondial des clubs en décembre.

Dans la nuit de Berlin, les Barcelonais célèbrent leur 5e victoire en C1. AFP PHOTO / OLIVER LANG
Dans la nuit de Berlin, les Barcelonais célèbrent leur 5e victoire en C1. AFP PHOTO / OLIVER LANG
16 juin : Premier titre NBA depuis 1975 pour Golden State

BASKET - Pour la première fois depuis quarante ans, les Golden State Warriors conquièrent le titre de champion NBA. Au terme du sixième match de la confrontation, l'attente a pris fin ! Dans la continuité d’une saison régulière excellente, en témoigne le ratio de victoires qui dépasse les 81 % et la première place de la Conférence Ouest, la franchise californienne décroche le quatrième titre national de son histoire. Emmenée par un Stephen Curry au sommet de son art (MVP de la saison), l’équipe dirigée par Steve Kerr, lequel s’adjuge un sixième sacre — le premier en tant qu’entraineur —, parvient à se hisser en finale des Play-Offs. Elle y retrouve Cleveland et son ailier star LeBron James. Même menés 2-1 après les trois premiers matches, les Warriors renversent sans trembler les Cavaliers pour l’emporter au final 4 à 2. Andre Iguodala, meilleur marqueur du dernier match avec vingt-cinq points, est élu MVP de la finale. Épatant, alors que l'Américain n’avait pas débuté ne serait-ce qu’un match de la saison régulière. La nouvelle saison est partie sur les mêmes bases pour Oakland, qui n'a perdu que deux rencontres sur trente-deux. L'équipe de l'année en basket.

Du 24 juillet au 9 août : Ledecky et Manaudou, reine et roi des bassins

NATATION - La première est Américaine, le deuxième est Français. Tous deux ont régné en maître sur les championnats du monde de natation, cet été, à Kazan. Katie Ledecky, tout juste dix-huit ans mais qui s'est forgée un palmarès hors norme, s’impose déjà comme l’une des plus grandes nageuses de tous les temps. À Londres il y a trois ans, au moment de monter sur le podium pour récupérer sa première médaille d’or olympique, qui en appelle bien d'autres (Rio arrive), son visage d’adolescente — elle avait alors 15 ans — éblouissait le centre aquatique de la capitale anglaise. En Espagne un an plus tard, elle battait deux records du monde (800 et 1500 mètres nage libre) et obtenait quatre titres mondiaux, s'imposant également sur les épreuves du 400 et du relais 4 x 200. Mais ses limites n'étaient pas encore atteintes. En a-t-elle vraiment, d’ailleurs, des limites ? Elle-même ne le sait pas. Cette année, comme si confirmer ses quatre succès planétaires ne suffisaient pas à la satisfaire pleinement, il fallait qu’elle y ajoute le titre du 200 nage libre. Autre star des bassins, Florent Manaudou. Désigné champion des champions « France » par L’Équipe pour ses performances en Russie, le nageur de Marseille s’est offert trois médailles d’or. Ses succès en individuel sur 50m nage libre et 50m papillon s'ajoutent au sacre collectif du 4 x 100, glané avec ses copains Fabien Gilot, Jérémy Stravius et Mehdy Metella. À 25 ans, Manaudou est un septuple champion du monde (grand et petit bassins confondus) et s'avance avec un nouveau statut de roi du sprint.

Florent Manaudou, juste après sa victoire sur 50m nage libre aux Mondiaux de Kazan. MARTIN BUREAU / AFP
Florent Manaudou, juste après sa victoire sur 50m nage libre aux Mondiaux de Kazan. MARTIN BUREAU / AFP
26 juillet : Chris Froome gagne un second Tour dans un climat austère

CYCLISME - Un col et six kilomètres. Il n’en fallait pas plus au Britannique Christopher Froome, pour tuer tout suspense et bâtir un deuxième succès dans le Tour de France, deux ans après le précédent. Les meilleurs coureurs du moment étaient pourtant au départ d’Utrecht (Pays-Bas), le 4 juillet. D’Alberto Contador, double vainqueur de l’épreuve en 2007 et 2009, à Vincenzo Nibali, le tenant du titre, sans oublier le grimpeur colombien Nairo Quintana, le polyvalent Tejay Van Garderen et les Français Jean-Christophe Péraud, Thibaut Pinot et Romain Bardet. Tous en rêvaient, de ce maillot jaune. Seulement… Froome était plus fort, beaucoup trop fort pour "les autres". À l’aise contre vents et pavés, au-dessus sur les premières pentes brutes (à Huy et Mûr-de-Bretagne), il s’était déjà emparé du maillot jaune avant même que la montagne, la vraie, ne se dresse face aux coureurs. Et le 14 juillet, jour de fête nationale, c’est encore lui qui a dicté sa loi. Personne n’a pu le suivre lorsqu’il se dressait sur ses pédales, à six kilomètres du sommet de La Pierre-Saint-Martin, gravit pour la première fois par la Grande Boucle. Assommé au soir de la dixième étape, le Tour ne s’en relèvera pas. Pire, c'est dans un climat de suspicion qu'il allait continuer sa route jusqu'au Champs-Élysées. Heureusement que la fantasque Sagan, perdant magnifique, et les vainqueurs héroïques des Alpes —Nibali, Pinot et Bardet —, le sauvèrent de l’ennui.

23 août : Non, Bolt n'est pas fini !

ATHLÉTISME - Le jour où on a appris que la foudre pouvait frapper deux fois au même endroit. L’explosion de joie unanime dans le stade olympique de Pékin, lorsque la légende du sprint franchissait la ligne en vainqueur, est symbolique de la portée de l’exploit et de la crainte qui entourait celui-ci. Personne ne voulait que l'histoire se déroule autrement. Usain Bolt, sextuple champion olympique et octuple champion du monde, n’a plus rien à prouver à personne et surtout à ses adversaires, qu'il a si souvent battus. Mais lui voulait encore prouver. Se prouver qu’il reste l’unique roi de la ligne droite et du demi-tour, cela même quand tous les signaux laissent présager le contraire et que son heure est passée. Gêné depuis plus d’un an par des blessures récurrentes (au pied, à la hanche ou la jambe), il ne participe qu’à un meeting international avant les Mondiaux de Pékin, celui de Londres remporté avec deux chronos de 9’’87. Loin, bien loin d’un Justin Gatlin en feu, meilleur performeur mondial de l’année sur 100 et 200 mètres. C’est un Bolt fragilisé et moins détendu qu’à l’accoutumé qui se présente dans la niche (le « Nid d’Oiseau ») où tout a commencé pour lui, voilà sept ans maintenant. Quinze heures quinze ce 23 août, la planète entière retient son souffle le temps d’une dizaine de secondes. Entre l’Américain Gatlin, « le grand méchant du sprint » (ce dont il se défend) suspendu cinq ans pour dopage et la légende jamaïcaine, le public a fait son choix. Puis, le soulagement gagne l'enceinte chinoise, Bolt devance Gatlin d’un petit centième (9’’79 contre 9’’80) et conserve sa place de numéro un. Ce n’est sans doute pas la meilleure course de son immense carrière, mais ce soir-là, Bolt a peut-être signé son plus grand exploit. La suite de ses Mondiaux ? Deux autres titres, sur 200 et au relais 4 x 100, qui portent à onze son total de médailles d’or.

Gatlin a beau se jeter sur la ligne, c'est bien Bolt qui franchit la ligne en vainqueur à Pékin. Lee Jin-man/AP/SIPA
Gatlin a beau se jeter sur la ligne, c'est bien Bolt qui franchit la ligne en vainqueur à Pékin. Lee Jin-man/AP/SIPA
5 septembre : Pauline, c’est historique !

CYCLISME - Ne lui dîtes surtout pas qu’elle marche sur les pas de Jeannie Longo. Ferrand-Prévot, elle, réussit l'exploit d'échapper à toute comparaison avec la championne aux 59 titres nationaux. Pauline, elle, écrit sa propre histoire. Et quelle histoire ! Désignée pour la deuxième année consécutive championne des championnes « France » par le quotidien l’Équipe, la belle champenoise (23 ans) a fait encore plus fort qu’en 2014. Être championne du monde de sa discipline, c’est grand, mais détenir au même moment les titres mondiaux sur trois disciplines, c’est G-É-A-N-T ! Cette saison, « PFP » l’a fait. Entre le 5 septembre, jour où elle enleva à Andorre le maillot irisé du VTT et le 26 septembre, jour où elle perdit sa tunique sur route acquise douze mois plus tôt en Espagne, Ferrand-Prévot possédait les trois maillots arc-en-ciel. Car s'ajoute le titre en cyclo-cross, qu’elle a remporté avec brio fin janvier du côté de Tabor, en République tchèque. « Je sais que je dois promouvoir mon sport », martèle la Rémoise dès lors qu’elle fait face à l’exercice des sollicitations médiatiques. Son sport peut lui dire merci, elle est en train d’en écrire les plus belles pages. Alors Pauline, rendez-vous à Rio ?

25 octobre : Hamilton, la classe américaine

FORMULE 1 - Son coéquipier Nico Rosberg a beau faire la tête, lui renvoyer sa casquette en lançant un regard noir, Lewis Hamilton n'en a que faire. Il vient bel et bien de rejoindre Jack Brabham, Jackie Stewart, Niki Lauda, Nelson Piquet, et Ayrton Senna parmi les triples champions du monde de Formule 1. Vainqueur à Austin de sa dixième course de la saison, le pilote Mercedes s’assure par la même occasion la première place au classement pilotes, alors qu’il reste trois Grands Prix à disputer. Ces derniers tomberont dans l’escarcelle de Rosberg, qui terminera, comme en 2014, dauphin du Britannique. En 2015, Hamilton a porté son capital succès en F1 à 43 (soit un de plus que Vettel, troisième du championnat pour sa première saison chez Ferrari). Leader de la première à la dernière manche, Hamilton n’a laissé que des miettes à ses adversaires, faisant preuve d’une maîtrise parfaite tout au long de la saison. C'est la marque des grands champions, et Hamilton est un immense champion. Depuis son premier GP en 2007, où il termina troisième et jusqu’à cette course rocambolesque aux États-Unis, où il poussa Rosberg à commettre la faute de trop, l’Anglais impressionne tous les suiveurs. L’ancien plus jeune champion du monde — distinction appartenant aujourd’hui à Vettel — n’a que trente ans et encore « probablement sept ou huit années » devant lui. Lui penche plutôt pour sept : « Je crois que j’arrêterai quand j’aurai 37 ans ». De quoi continuer à inscrire son nom dans la légende du sport automobile.

À Austin, Hamilton entre dans la cour des très grands. MARK RALSTON / AFP
À Austin, Hamilton entre dans la cour des très grands. MARK RALSTON / AFP
30 octobre : Les All Blacks par K.-O

RUGBY - Trop forts, ces Blacks ! Première équipe de l’histoire du rugby à garder son titre planétaire, la Nouvelle-Zélande a illuminé un tournoi que personne ou presque ne pouvait lui contester. Preuve d’une victoire méritée, il suffit de regarder qui et de quelle manière les All Blacks ont battu pour soulever le trophée William Webb Ellis, le 30 octobre à Twickenham, le temple du rugby anglais. Infligeant d’abord une déculottée aussi dramatique qu’historique — écart de points record dans un match de la phase finale d'une Coupe du Monde — à un XV de France dépassé (62 à 13), Dan Carter et ses coéquipiers ont ensuite foncé vers leur destin. Après une victoire difficile contre les Sud-Africains en demi-finales (20-18), ils nous ont offert un final en apothéose face à l'Australie, finalement vaincue (34-17) comme tous les adversaires des Néo-zélandais avant elle. Carter, le demi d’ouverture des Blacks, a inscrit dix-neuf points au pied ce soir-là et assurer la victoire aux siens. Ce troisième sacre (après 1987 et donc 2011), récompense une génération exceptionnelle qui est peut-être la meilleure de toute l'histoire du rugby. Carter, B.Francks, O.Franks, Kaino, McCaw, Mealamu, Nonu, Read, Slade, Smith, Vito, Whitelock, Williams et Woodcock étaient déjà-là il y a quatre ans. Vraiment trop forts, ces Blacks.

2015 : Novak Djokovic, l'extraterrestre

TENNIS - 93,2 %. Ahurissant, le ratio de victoires du Djoker en 2015. Avec seulement six revers en quatre-vingt neuf rencontres disputées cette année, Novak Djokovic a survolé son sport. Il l’a porté à des hauteurs comme peu l’ont fait avant lui. Victorieux de onze tournois, dont trois des quatre Grands Chelems, un cinquième Masters et pas moins de six Masters 1000, le Serbe a fini la saison avec un record de points au classement ATP (16 585). Derrière lui, le vide ou presque. Murray, vainqueur de la Coupe Davis avec la Grande-Bretagne, et Federer, qui a ajouté six titres à sa collection, ont semblé à des années lumières du numéro un mondial, qui est resté à cette place toute l’année. À 28 ans, seuls trois tournois échappent encore à Djoko. Il espère enfin les remporter en 2016. Le Masters 1000 de Cincinnati (battu en finale à cinq reprises), les Jeux olympiques (3e en 2008) et… Roland-Garros. Ce dernier s’est toujours refusé à lui, défait trois fois en finale sur les quatre dernières éditions. Alors qu’il était parvenu à sortir son bourreau habituel Rafael Nadal, en quarts et en trois sets secs, il a encore buté sur la dernière marche. Cette fois, c'est le Suisse Stanislas Wawrinka qui le prive du titre Porte d'Auteuil. "Stan" jouait sur une autre planète ce jour-là, une planète d’habitude allouée à Djokovic.

Novak Djokovic soulève à Londres son 5e Masters. AFP

Novak Djokovic soulève à Londres son 5e Masters. AFP

Retour à l'accueil