C’est un dimanche qui restera dans la grande histoire du sport, puisqu’il a consacré deux monuments : Roger Federer, vainqueur de son 18e Grand Chelem au terme d’une bataille d’anthologie face à Rafael Nadal, et l’équipe de France de handball, championne du monde pour la sixième fois. Éternels.

 

 

Immortel : n.f. Du lation immortalis, qui ne meurt pas. 2. Qui demeure toujours dans la mémoire des hommes. Roger Federer n’avait sûrement pas besoin de cet Open d’Australie pour que les hommes se souviennent de lui. Mais cette quinzaine victorieuse le rend définitivement immortel. Car, réussir un tel come-back à trente-cinq ans, après une absence de six mois pour blessure, personne n’osait vraiment y croire. Peut-être que lui l’espérait, mais de là à l'imaginer Et puis, il y a la manière, le chemin parcouru jusqu’à conquérir cette dix-huitième couronne majeure. Il a éliminé coup sur coup quatre membres du top 10, ce qu'aucun champion en Grand Chelem n'a fait depuis 35 ans, et est sorti vainqueur de trois combats en cinq sets. La performance est formidable. Roger est éternel ! Cette finale épique, gagnée avec le coeur (6-4, 3-6, 6-1, 3-6, 6-3) après avoir été breaké d’entrée dans le dernier set et face à un autre grand champion, son meilleur rival Rafael Nadal, contribuera à rendre ce titre particulier. 

 

Federer est une légende, le plus grand joueur de tous les temps. Il a tout gagné, battu tout le monde, écrit l’histoire à maintes et maintes reprises. Mais il continue  "Rendez-vous l'année prochaine" a même lancé le Suisse au public de Melbourne. Pour se faire plaisir, parce qu’il croît encore qu'il peut gagner et parce qu’il aime ça. Un jour viendra où il arrêtera pour de bon, laissant derrière lui d’impérissables souvenirs. Un jour viendra où il faudra se rappeler et non plus observer. Ces moments de grâce, ce revers à une main parfait, cette beauté dans les déplacements… Nous pourrons alors dire que nous avons été contemporains de quelque chose d’unique. D’un joueur unique. Parce qu’il n’y aura jamais plus quelqu’un comme Federer. 

 

 

Eux aussi ont prouvé ce dimanche qu’ils étaient éternels. En maîtrisant la Norvège (33-26), Les Experts ont décroché leur sixième titre mondial dans un Bercy incandescent. Il faut d'abord saluer ce public, merveilleux depuis le match d’ouverture contre le Brésil et qui a su monter en température avec ces Bleus-là. L’exploit des handballeurs français n’est pas d’avoir remporté ce championnat du monde. Ils étaient tenants du titre et favoris. Ce n’est pas, non plus, d’avoir réussi à supporter la pression d’une compétition majeure à la maison. Ça, ils avaient déjà prouvé qu'ils en étaient capables il y a seize ans. Non, l’exploit, c’est plutôt de réussir inlassablement à banaliser l’extraordinaire. 11 titres majeurs depuis 1995, 6 étoiles planétaires. Il y a, dans ce groupe France, une faculté incroyable de se maintenir au plus haut niveau. Les hommes changent, le résultat final reste le même.

 

Les EXPERimentés, les jeunes… Ces trois dernières semaines, ils ont tous joué parfaitement leur rôle. À 40 ans, Thierry Omeyer a réussi un excellent premier tour avant d’être suppléer de la meilleure des manières par Vincent Gérard, à partir du quart de finale contre la Suède. Et si les Nikola Karabatic (32 ans), Daniel Narcisse (37 ans) et Michaël Guigou (35 ans) sont plus proches de la fin que du début dans leur aventure bleue, la relève est toute trouvée. Ludovic Fabregas (20 ans), Nedim Remili (21 ans) et Kentin Mahé (25 ans) ont prouvé qu’ils avaient les épaules pour perpétuer la dynastie de la meilleure équipe masculine de l’histoire du sport français. Reste maintenant à trouver à cette équipe un nouveau surnom ! Le choix des possibles commencent à s'amincir.

 

Par Sam Myon.

Crédits photos : Panoramic/Twitter.

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