Les Lions rugbyssent!

Qui a dit qu’un match entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire ne pouvait n’avoir lieu qu’au foot ? Les Lions sénégalais et les Elephants ivoiriens s’affrontent aussi avec un ballon ovale entre les mains ! Le rugby africain est en plein développement depuis un bon nombre d’années avec une organisation et une victoire de Coupe du Monde (Afrique du Sud, 1995) et des participations à cette échéance internationale des ses fédérations. Ce vendredi soir, sous la pluie battante de Castres, s’affrontait deux équipes africaines en pleine ascension de jeu, dans l’antre des champions de France castrais. Avec un niveau comparable à celui de la fédérale 1, troisième division, le match fut plaisant pour les quelques 700 spectateurs venus non pas encourager une équipe plus qu’une autre mais encourager les deux équipes et un rugby africain en plein essor. Esprit rugby.

Matthias Rolland assistant de luxe pour la touche des Lions

Les joueurs sénégalais arrivent au matin du match dans le Tarn ont eu le privilège de pouvoir s’exercer à la touche avec le manager du Castres Olympique, Matthias Rolland. Des conseils en or du maître de l’alignement castrais pendant des saisons, des conseils bénéfiques pour les sénégalais qui ont pu en deux-trois heures peaufiner leurs lancements. Privilège aussi pour nous car à cette occasion nous avons pu interroger le manager du CO : « C’est n privilège pour le club ce match aujourd’hui. Je me dois d’être présent auprès de ces équipes. Le Castres Olympique est solidaire et partenaire du rugby africain. UN rugby africain qui est en plein développement : si l’Afrique du Sud domine, suivie de la Namibie, le niveau des autres équipes est assez homogène et très bon avec le Maroc, le Sénégal ou le Kenya qui sait s’imposer comme une grande nation du rugby à VII. Je suis présent ici pour aider, côtoyer, échanger, dans l’esprit rugby. Le but premier n’est pas le recrutement, mais si un jour a de très bonnes qualités et ressort du lot, on pourrait contacter les managers. »

Les Lions rugbyssent!
Les Lions rugbyssent!
Un Sénégal à l’accent français et des joueurs pas si inconnus

Dans la sélection sénégalaise figurait un certain Jérémie Fickou, frère d’un certain Gaël Fickou, centre évoluant au Stade Toulousain et en équipe de France. Le régional de l’étape, Maxime Boyer, ouvreur de la sélection des Lions, revenait en terrain connu, lui qui avait porté le maillot de l’équipe espoir du CO vers les années 2009 et 2010. Un peu moins connu mais qui risque de le devenir, Sadio Traoré, jeune pilier gauche de 22 ans évoluant à Brive en Top 14. Le rugby africain mérite bien d’être pris au sérieux !

Les Lions rugbyssent!
Rugissons sous la pluie

Les quelques 700 spectateurs présents au match ont pu voir les Lions sénégalais s’imposer sous une pluie battante. Les Lions qui ont sorti les crocs dès l’entame de la rencontre grâce à un essai du capitaine Steeve Sargos après une belle passe au pied de Maxime Boyer. Un premier essai qui en précède un deuxième juste avant la demi-heure de jeu : dans le côté fermé, Boyer décalait Alliot qui, en puissance, allait aplatir un nouvel essai, qu’il transformera par la suite. Mais les Elephants ivoiriens chargèrent, un essai collectif fut attribué quelques secondes après le deuxième sénégalais. Avec des conditions pas très optimales pour jouer au rugby, le score était tout de même de 23-10 à la mi-temps en faveur du Sénégal, sous les yeux de quelques hommes du rugby castrais : Matthias Rolland, Gérard Cholley, David Darricarrère et Ibrahim Diarra. Une belle première mi-temps malgré la pluie, on pouvait s’attendre alors à une belle deuxième mi-temps dans les mêmes conditions. Les deux équipes affichèrent leur envie en seconde mi-temps sans réellement concrétiser malgré les belles envolées. Un essai de pénalité en fin de match pour le Sénégal vint clôturer cette belle fête du rugby africain sous la pluie. Qu’est-ce que serait le rugby sans deux équipes et un public ? Rien. Au coup de sifflet final, le public de Pierre-Antoine applaudit très fort les deux équipes, et réciproquement, les deux équipes vinrent féliciter le public. Une haie d’honneur de la part des Sénégalais fut réservée aux Ivoiriens. Encore une fois on peut le dire…. Vive le rugby !

Ces deux équipes se retrouveront l’année prochaine dans la même poule lors de la Coupe d’Afrique, les Ivoiriens seront revanchards. Quant au Sénégal, grâce à cette victoire, il marque quelques points de plus dans le ranking IRB.

Réactions d’après-match :

Aldric Folliot (centre, Sénégal) : « C’est un bon match, je pense que toute l’équipe a fait un bon match. Les 23 joueurs étaient présents. On s’est retrouvé qu’une heure ce matin, ce n’était pas facile. On a mis les ingrédients qu’il fallait : de l’envie au départ, du combat parce’ qu’il pleuvait. C’était compliqué de mettre du jeu en place mais on s’est fait plaisir, on a essayé d’envoyer deux-trois ballons au large, cela nous a sourit avec un essai du capitaine et de moi, tant mieux ! C’est vrai que c’est compliqué parce qu’on est tous amateurs ou semi-pros donc on a quand même un boulot à côté. En plus du rugby. Ce n’est pas facile de se retrouver mais on est une grande bande de copains. Avant d’être une équipe de rugby, on est tous potes. Cela va nous apporter de la confiance pour la CAN car on ne s’est pas retrouvé longtemps et on ne se retrouvera pas longtemps avant la CAN. La victoire va nous permettre de sûrement augmenter au ranking IRB. »

Steeve Sargos (arrière et capitaine, Sénégal) : « Je suis fier de mes copains ce soir, d’autant plus qu’il n’y avait que les 2/3 du groupe, beaucoup de jeunes. On est partis avec deux heures d’entraînements ce matin, la fatigue dans les jambes, on s’est levé à 5 heures. C’était compliqué, pas évident, les conditions climatiques n’étaient pas au rendez-vous non plus. Je pense qu’on a pris du plaisir, on s’est amusés. Cela fait 10 ans qu’on est sur le même projet de jeu. Il y a un noyau qui est au sein de cette équipe. Les jeunes qui arrivent se fondent vite dans le projet ce qu’il fait qu’on peut avancer sereinement et rapidement. Le leitmotiv du groupe c’est de prendre du plaisir et se régaler. Ils seront revanchards pour la CAN mais sur le continent africain, on peut jouer dix fois contre la même équipe, il faut toujours se préparer de la même manière : c’est beaucoup de combat, d’agressivité dans le bon sens du terme, des matchs rugueux et très durs physiquement et mentalement. La CAN c’est quelque chose d’important pour notre pays, on se préparera de la même manière quelque soit l’adversaire. »

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