Mathieu Farfart : "Le rugby est un jeu"

En ce début d'année 2014, les victoires à domicile s'accumulent du côté de Tulle. En effet, face à Limoges, le SCT l'avait emporté 15-14 et dimanche face à Périgueux, les Tullistes se sont imposés 29 à 11, contrôlant le match du début à la fin.

Dans une équipe de rugby, il y a les avants, les arrières et puis, il y a cette charnière avec les demis de mêlée et d'ouverture. À Tulle, Mathieu Farfart excelle en tant que numéro 9, depuis 2009. Le Briviste de naissance, est venu renforcer les rangs afin d'amener le SCT toujours plus loin. Mathieu a volontiers répondu à nos questions avant la rencontre de Tulle face à St Jean de Luz le 16 février prochain.

Vous êtes arrivé au club quand il était en fédérale 3, ensuite, en 2010, le club est passé en fédérale 2 et lors de la saison 2012-2013 vous avez fini premiers de votre poule ce qui vous a permis de passer en fédérale 1. Cette saison 2013-2014 a plutôt mal débuté pour l'équipe avec on le rappelle 7 défaites mais on va peut-être pas faire ressortir les mauvais souvenirs...

Non mais voilà il fallait qu'on s'habitue à la fédérale 1, surtout la poussée en mêlée qui change beaucoup par rapport à la fédérale 2 et 3, même si certains piliers de l'équipe avaient poussé dans leur carrière et d'ailleurs certains ont joué à haut niveau comme Luke Harbut, Moala, Rosso.... Ils avaient quand même poussé mais les automatismes se perdent et puis la mêlée c'est collectif donc c'est vrai que ça a été un gros pépin en début d'année car les défaites sont beaucoup attribuées sur la mêlée.

Vous êtes désormais 8ème, vous êtes donc sortis de la « zone rouge » grâce au match contre Périgueux, dimanche que vous avez gagné de la plus belle des manières. Donc maintenant, quels sont les objectifs de fin de saison du SCT ? Toujours le maintien ou grappiller encore quelques places supplémentaires ?

De toute façon le maintien n'empêche pas de gagner des places supplémentaires et justement, si on gagne ces places supplémentaires le maintien on l'aura le plus tôt possible. Ce sera alors plus intéressant d'avoir le maintien plutôt que d'aller se le chercher chez les Basques à Hendaye lors du dernier match où se sera compliqué même si eux sont enterrés, ils jouent chez eux et les Basques ne lâchent jamais rien et surtout leur dernier match de fédérale 1, je pense qu'ils ne voudront pas le perdre. Donc ce sera peut-être aussi compliqué d'aller gagner à Hendaye que de gagner contre Périgueux ou contre une équipe du haut du tableau.

Pour parler un peu du club, y a-t-il une bonne ambiance au sein de l'équipe et une bonne cohésion de groupe, depuis que vous êtes arrivé ?

Oh oui oui, il y a une très bonne ambiance et souvent les résultats amènent de l'ambiance mais généralement un club où il n'y a pas d'ambiance, il n'y a pas de victoire. Vu qu'en quatre-cinq ans on est monté deux fois, il y a une très bonne ambiance.

Lors du match face à Limoges que vous avez gagné sur « le fil du rasoir » (15-14), avec du suspense jusqu'au bout, vous avez été élu talent d'or de la rencontre et vous avez dit que c'était « un vrai travail d'équipe ». Alors qu'est ce qui fait la force du groupe tulliste ?

[Rires], on a gagné largement...Non mais ce qui fait la force de cette équipe c'est parce qu'on n'a pas mal d'anciens très bons joueurs qui ont joué à haut niveau, des jeunes qui sont très à l'écoute et qui ont vraiment des qualités du coup ça fait une osmose et en plus l'ambiance est bonne. Parfois, les vieux sont plus jeunes que les jeunes et les jeunes justement peuvent être plus vieux que nous car ils arrivent à nous calmer, ça fait l'essentiel de la force de l'équipe, avec bien sûr aussi l'entourage qui est sympa, parce que les mauvais résultats en début de saison, les gens nous ont pas mis la pression, les bénévoles ont été toujours là et souvent là d'ailleurs donc c'est un ensemble qui nous permet de gagner des matchs.

Face à Périgueux, vous avez tout contrôlé du début à la fin, même si le début de la rencontre a été compliqué, vous n'avez rien lâché alors c'est du soulagement de ne pas avoir perdu dimanche ?

Oui, oui, c'est du soulagement mais de toute façon on n'envisageait pas la défaite, on était là pour gagner surtout que si on perdait ce match là, la saison était finie pour nous. Donc bien sûr un soulagement mais on s'était pas mis dans la tête qu'on pouvait perdre cette rencontre même si Périgueux sur le papier est devant nous, on s'est pas vraiment poser la question de la défaite on s'est plutôt posé la question de comment gagner mais pas cette de perdre.

La victoire face à Périgueux c'était la 4ème consécutive à domicile et le 16 février vous aller à St Jean de Luze, le 3ème du classement. Qu'est-ce que vous attendez de ce match là, la victoire ou accrocher cette équipe Luzienne ?

De toute façon, que ce soit à l'extérieur ou à la maison, on y va pour gagner et on reçoit pour gagner après faut viser la gagne pour essayer de ramener au moins le bonus mais faut aussi essayer de gagner. Comme je l'ai dit tout à l'heure si on peut avoir le maintien le plus tôt possible autant le faire dès maintenant, si on peut les attraper il faut le faire.

Stéphane Ferrière votre entraîneur disait qu'il suffirait de deux victoires pour avoir se maintenir en fédérale 1.

C'est qu'il a dû le calculer mais deux matchs gagnés, je pense que oui c'est le plus probable vu le calendrier des autres équipes, par exemple Lavaur, mais on n'est pas à l'abri d'une catastrophe comme le fait que Lavaur batte Montauban, donc il en faudrait trois donc deux c'est le minimum pour le maintien.

Pour revenir vers vous maintenant, quel a été votre parcours sportif, comment êtes-vous arrivé à Tulle et pourquoi ce choix finalement ?

Mon parcours, je suis Briviste de naissance, j'ai évolué jusqu'à l'âge de 19 ans à Brive puis je suis parti un an à Limoges en fédérale 1, j'ai fait deux ans au SUA, à Agen, je suis ensuite retourné à Brive pendant trois ans, ensuite je suis retourné à Limoges après j'ai tourné à Gaillac, puis Gaillac-Lavaur où on était en fait en proD2 mais on a explosé financièrement. À ce moment-là, j'ai voulu me reconvertir professionnellement, j'avais 29-30 ans et je me voyais mal partir dans un club professionnel sans rien derrière et puis me reconstruire dans une nouvelle équipe avec des gens que je ne connaissais pas. Donc je suis parti à Lavaur, parce que c'était plus facile il y avait pleins de joueurs qui y allaient. Deux ans après, j'ai vu l'objectif de Tulle de remonter en fédérale 2 et moi en tant que Corrèzien, j'avais espéré rentrer chez moi à la fin de ma carrière, pour se rapprocher de la famille et puis l'avantage à Tulle, c'est que je connaissais déjà des joueurs comme Jérôme (Bonvoisin)... Donc le projet m'a intéressé, la reconversion professionnelle était derrière donc ça a fait un ensemble de choses qui m'ont permis de venir jouer à Tulle.

Vous êtes demi de mêlée, comment trouvez-vous votre poste ? Et puis, d'après vous, les avantages et les inconvénients d'être le numéro 9 ?

Demi de mêlée il y a beaucoup d'avantage parce que déjà on a beaucoup le ballon, on a à les gérer aussi mais c'est ce qui rend le poste intéressant après on est un lien entre les avants et les trois quarts, ce qui permet aussi de communiquer facilement avec les avants qu'avec les trois quarts. Le demi de mêlée il s'attend bien avec toute l'équipe et puis ça fait du bien aussi de pouvoir engueuler des mecs qui font deux fois votre poids, deux fois votre taille et qui vous écoutent. Et puis les inconvénients c'est que quand les coups tombent mal ça retombent souvent sur le 9 ou la charnière, 9-10, les postes clés mais il faut savoir vivre avec ça fait partie du rugby.

Votre demi de mêlée le plus performant dans l'histoire ? Ou celui qui vous a fait rêver ?

Dans l'histoire ? Non j'en ai pas vraiment, il y a de très bon demi de mêlée mais je n'ai pas de référence que ce soit en 9 en 10. Du côté des français j'ai beaucoup apprécié Philippe Sella et Serge Blanco, c'était quand j'étais jeune, Philippe Benetton des mecs comme ça mais ce n'était pas forcément un 9 ou un joueur en particulier, c'était un ensemble. Le rugby est un sport collectif mais c'est vrai qu'il y avait de très grands joueurs français qui m'ont fait rêver surtout quand j'étais jeune et je regardais ça avec des yeux d'enfant.

Si vous deviez donner deux trois conseils à nos lecteurs et lectrices qui pratiquent le rugby en club, ce serait quoi ?

Le rugby est un jeu, de s'amuser, d'y aller pour gagner mais de quand même y aller pour s'amuser, rigoler, aller aux entrainements en souriant et pour les matchs toujours un peu de sourire et la bonne humeur mais avec la gagne en tête.

Photos crédit Nicole Bournazel
Photos crédit Nicole Bournazel

Photos crédit Nicole Bournazel

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