La surprise Dowsett

La course :

Le vainqueur du jour, c'est Alex Dowsett. Le coureur de la formation Movistar, passé par le giron de la Sky lors de ses deux premières saisons en tant que professionnel, signe à Saltara le premier succès de sa saison 2013. Excellent rouleur, le Britannique, qui n'avait plus remporté de victoire depuis 2011, enlève surtout son premier grand contre-la-montre dans une épreuve de renom. Le champion d'Europe U23 de la spécialité en 2010 (sous les couleurs de la formation Livestrong) 8e lors du chrono des derniers Championnats du monde de Valkenburg, signe là son véritable acte de naissance. A coup sûr, les prochains combats chronométriques se feront avec lui.

Nibali, le coup parfait :

Vincenzo Nibali (Astana) vient de frapper un grand coup sur le Giro. En prenant la 4e place du très long contre-la-montre de Saltara (54,8 kilomètres), ce samedi, le Sicilien, a non seulement surpris son monde - l'intéressé n'est pas un spécialiste du chrono - mais il vient surtout de se hisser au rang de très grand favori de cette édition 2013 du Tour d'Italie. A Saltara, sur les bords de l'Adriatique, le Requin de Messine, à l'attaque dans les premiers hectomètres escarpés puis excellent gestionnaire dans la seconde partie du tracé; dépossède Beñat Intxausti (Movistar), qui a perdu plus de 4 minutes, de son maillot rose de leader. Au classement général, le coureur italien devance désormais Cadel Evans (BMC) de 29 secondes et Robert Gesink (Blanco) d'1"15'. Après une semaine de course, Bradley Wiggins pointe au 4e rang à 1'16" du coureur italien.Le leader de la formation Sky, désigné grand favori de ce contre-la-montre et surtout attendu au tournant après le désastre de San SIlvestro vendredi, laisse une nouvelle fois une impression mitigé au soir de cette 8e étape. Si le Britannique, finalement 2e de l'étape à seulement 10" du vainqueur du jour, a plus ou moins tenu son rang de spécialiste de l'effort solitaire, l'impression générale qu'il dégage est évidemment négative. Parti prudemment dans le très sinueux tracé du jour, le leader de la formation Sky, qui pointait encore à 57" d'Alex Dowsett (Movistar) au deuxième et dernier intermédiaire, n'a jamais semblé dans le coup pour la victoire finale. Un léger mieux dans le final combiné à un relatif passage à vide de son ancien coéquipier permettent au Britannique, encore victime d'un aléas de la course (problème mécanique après 17 kilomètres); de rester dans la course à la victoire finale. Si son retard sur Nibali n'est évidemment pas irrémédiable, l'air du temps laisse pourtant penser que Wiggo devrait se contenter d'une place d'honneur sur ce Giro qui se refuse totalement à lui.

Les réactions :

Alex Dowsett (Movistar, vainqueur de chrono) : «Je vais avoir besoin d'un peu de temps pour digérer cette victoire car je n'arrive toujours pas à y croire. Avant le départ, j'avais dit qu'une place dans les dix me satisferait. Alors la victoire... c'est étonnant. C'était un chrono un peu plus difficile qu'attendu, et même le plus difficile que je n'ai jamais couru, c'est certain. Dans certaines sections, j'ai été obligé de mettre des braquets extrêmes, du 55-29. La dernière montée était interminable. C'est comme si j'avais un nuage devant les yeux, j'ai cru que je n'y arriverais pas. L'équipe m'a fait confiance et a tout fait pendant la première semaine pour me rendre la vie plus facile en pensant à ce jour ci. C'était mon objectif, maintenant mes ambitions personnelles sont exaucées. Je vais travailler désormais pour mes équipiers. Benat (Intxautsi) a perdu du temps mais il peut encore obtenir une bonne place au général.»

Bradley Wiggins (Sky, deuxième du chrono) : «Déjà, il y a de la déception parce que je voulais gagner cette étape. Cela fait plusieurs jours difficiles avec la chute d'hier (vendredi) mais avoir 1'16" (de retard) sur Nibali après tous les problèmes rencontrés n'est pas si mal que ça. J'avais dit depuis le début que ce n'était pas le genre de contre-la-montre où on pouvait prendre trois ou quatre minutes aux autres parce que le début était très technique. Sur la partie technique, j'ai été assez prudent. Avoir une crevaison, devoir changer de vélo, avec ce que ça entraîne comme changement de rythme, n'a pas aidé. La deuxième partie me convenait mieux et j'ai repris beaucoup de temps, je pense que j'ai assez bien roulé. Physiquement, je suis aussi bon que je l'ai été avant. Il reste deux semaines et la dernière sera très difficile. Les écarts sont encore relativement faibles, tout reste à jouer. Ce n'est pas facile de défendre un maillot de leader dans un Grand Tour. Nous sommes toujours là et nous avons quelques cartes avec trois coureurs dans les dix premiers (Henao 7e, Uran 10e).»

Vincenzo Nibali (Astana, nouveau maillot rose) : "Je ne m'attendais pas à prendre le maillot rose aujourd'hui (samedi), mais je pense avoir fait un très bon chrono. La première partie m'était favorable avec beaucoup de virages et de montées-descentes. J'ai un peu plus souffert dans la deuxième partie par rapport aux purs spécialistes car je n'ai pas le même gabarit qu'eux. Mais j'ai bien géré et j'ai gardé assez de forces pour la montée finale."

La surprise Dowsett
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