Au delà de Monaco qui tient son rang, Nantes et Guingamp sont les bonnes surprises de ce début de saison, étant respectivement 4e et 5e. Comment les deux promus parviennent-ils à se hisser en haut de l'affiche ? Éléments de réponse.

Nous sommes le 17 mai 2013. A Nantes et à Gueugnon. Il est un peu plus de 22h. La Beaujoire est envahie par les 37 000 supporteurs nantais tandis que les Guingampais font la fête avec les courageux ayant fait le déplacement en Bourgogne. Le FC Nantes vient de s'imposer contre Sedan 1-0 et l'En Avant vient de battre Ajaccio sur le même score. Un petit but d'avance qui suffit au bonheur des deux équipes, qui retrouvent l'Élite.

Stabilité du groupe.

Quand on est un promu, difficile de se faire une place parmi les cadors. Alors, avec un budget deux à trois fois inférieur à la moyenne (32 millions d'euros pour Nantes, 22 pour Guingamp), il faut d'abord s'appuyer sur l'ossature de la saison passée et recruter malin. Côté Nantais, pari réussi avec moins de 3 millions d'euros  dépensés pour des recrues, dont certaines sont devenues quasi-incontournables dans le 11 de Michel Der Zakarian (Aristeguieta en attaque, Vizcarrondo en défense). Du côté de Guingamp, les dirigeants n'ont pas fait de folies, ne dépensant même pas 1 million d'euros. Mais ce n'est pas pour autant que Jocelyn Gourvenec a pris n'importe qui : Claudio Beauvue (ex Bastia) s'impose comme le patron au milieu de terrain avec Youousse Sankharé (acheté 700 000€ à Dijon) tandis que Jérémy Sorbon s'est fait sa place au sein de la défense Guingampaise (ex Caen).

Mais ces nouveaux servent avant tout à amener une plus-value à un noyau de joueurs, piliers de l'équipe. C'est ce qu'a parfaitement su faire l’entraîneur breton. En parfait exemple, la dernière rencontre de samedi contre Ajaccio (victoire 2-1) où pas moins de six joueurs à plus de trente matchs joués la saison dernière sous les couleurs "rouge et noir" étaient alignés. Michel Der Zakarian a fait encore plus fort vendredi soir, malgré la défaite contre Lille (0-1) en titularisant 9 joueurs ayant grandement contribué la remontée du club en Ligue 1 la saison dernière ! Alors autant dire, que ce soit en Loire Atlantique ou du côté de la Bretagne, la continuité d'un même groupe est prônée avec l'intégration de nouveaux (recrues et/ou jeunes) petit à petit.

Un calendrier avantageux.

Mais au-delà de la possession d'un effectif de niveau Ligue 1, Nantes et Guingamp ont pu tout de même compter sur un coup de pouce...du calendrier. Car il faut dire que les deux clubs de l'ouest de la France ont plutôt tiré des équipes de leur niveau pour entamer le premier tiers du championnat. Surtout, ils ont su profiter de ces rencontres entre équipes de même valeur pour engranger des points. De leur côté, les Canaris ont eu le privilège d'affronter sept équipes ayant fini en deuxième partie de tableau la saison dernière (Bastia, Lorient, Reims, Sochaux, Rennes, Evian et Ajaccio). Résultat : une défaite à Lorient et un match nul à Reims. Pour le reste, que des victoires. Cette même équipe a posé des problèmes au Paris Saint Germain et au LOSC malgré les défaites (1-2 et 0-1) et a été récompensée de ses efforts face à Nice (victoire 2-0). Le seul bémol provient du déplacement à Lyon où Nantes n'a guère inquiété l'OL (défaite 3-1).

Au Roudouroux, le championnat n'avait pas débuté de la meilleure des manières avec trois défaites en quatre matchs contre de grosses écuries : Marseille, Saint-Étienne et Paris (défaites 1-3, 1-0, 2-0). Toutefois, l'EAG avait pu respirer un peu en s'offrant auparavant le scalp de Lorient (victoire 2-0). Et puis les Bretons sont montés en puissance : Après deux nuls contre Bastia et à Reims (sur le score de 1-1), Guingamp a profité de la faiblesse de Sochaux pour s'offrir une écrasante victoire (5-1), avant de concéder la défaite à Nice (1-0). Mais, les hommes de Jocelyn Gourvennec ont parfaitement réagi en enchainant trois victoires de rang contre Rennes (2-0), à Evian (1-2) et contre Ajaccio (2-1). Guingampais et Nantais ont donc su tirer profit d'un calendrier qui leur proposait des adversaires à leur portée et d'engranger des points importants qui pourront compter à la fin de la saison.

Un public inconditionnel

L'un attendait le retour de son club en Ligue 1 depuis 4 ans, l'autre depuis 9 ans. L'un ? L'autre ? Le public, évidemment. Celui sans qui rien ne serait pareil. Tout d'abord, à La Beaujoire, le public commençait à revenir en nombre au fur et à mesure des dernières saisons passées en Ligue 2. Alors que le club ne possédait une affluence moyenne que de 11 444 spectateurs par match en 2010-2011 (Nantes était tout de même premier au classement de l'affluence moyenne cette saison là!), le public Jaune et Vert a alors rempli le stade petit à petit pour arriver la saison dernière à une moyenne de 18 671 spectateurs par match (encore meilleure affluence moyenne de ligue 2 ! ) avant que le compteur n'explose depuis le début de saison avec pas moins de 27 393 spectateurs par match. Il faut dire que le football à Nantes, c'est comme le rugby à Toulouse ! Et les supporteurs, avec toujours cet espoir de revoir le trophée de champion de France revenir sur les bords de la Loire, lui qui ne l'a plus vue depuis 2001.

A Guingamp, c'est un public qui répond de plus en plus nombreux. Cantonné il y a trois saisons au championnat de National, les supporteurs Bretons reviennent en masse au stade. Avec une moyenne de 15 243 spectateurs par match depuis le début de la saison, l'EAG rempli à plus de 80% le Roudourou. D'ailleurs, le public guingampais campe à la première place du championnat des tribunes et celui du FCN à la troisième place. De quoi galvaniser d'avantage des joueurs déjà biens en forme après un début de saison à un niveau où peu de monde les attendait. Et ce n'est peut-être pas fini...

Nantes, Guingamp : Des promus qui n'ont que le nom...
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